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Libération
POUR MÉMOIRE

«Coup de com'» contre coups de fouet: le combat de Loubna Hussein

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Cette journaliste soudanaise risque 40 coups de fouet pour avoir porté une «tenue indécente», un pantalon. Elle a décidé de faire de son procès une tribune pour les droits des femmes.
par Guillaume Rizzo
publié le 30 juillet 2009 à 16h30
(mis à jour le 30 juillet 2009 à 16h32)

Loubna Ahmed Al-Hussein pourrait bien devenir une nouvelle icône de la lutte pour les droits des femmes dans le monde. Cette journaliste soudanaise risque 40 coups de fouet assortis d'une amende de 250 livres (73 €) pour port de «tenue indécente», c'est à dire... un pantalon.

Le 3 juillet dernier, à l'occasion d'une réception dans un restaurant de Khartoum, Loubna et douze autres jeunes femmes sont conduites au commissariat local pour la simple faute d'avoir porté un jean. Or pour la justice soudanaise, même s'il est recouvert d'une robe, d'une jupe ou autre, le pantalon n'est pas une tenue féminine conforme aux «bonnes mœurs». Sur les treize femmes arrêtées, dix d'entre-elles reçoivent une dizaine de coups de fouet avant d'être libérées. Loubna et les deux autres jeunes femmes sont quant à elles poursuivies pour atteinte à la pudeur publique et risquent une «punition» de 40 coups.

Loubna Hussein aurait pourtant pu échapper facilement à sa condamnation. Elle est en effet employée des Nations-Unies pour la mission locale (Unmis, Mission des Nations-Unies au Soudan), ce qui lui offre une immunité dans ce genre d'affaire. Néanmoins, elle a décidé d'affronter la justice et transformé son procès en affaire médiatico-politique. Une tribune, dépassant largement les frontières soudanaises, qui lui permet de dénoncer la condition de la femme dans son pays: «Des milliers de femmes sont châtiées à coups de fouet mais elles restent silencieuses. La loi est utilisée p