Bruna arbore fièrement un décolleté au V profond et échancré qui découvre des seins trop hauts pour être vrais. En février, à la veille de ses 20 ans, elle s'est fait poser 300 ml de silicone dans chaque sein. Son amoureux lui a répété qu'il l'aimait comme elle était, mais rien n'y a fait. «J'avais une toute petite poitrine, dit la jeune fille. Ça me donnait l'air d'une enfant, d'autant que je ne fais qu'1,5O m. Aujourd'hui, je me sens femme.» Son père, petit patron de la banlieue pauliste, «a accepté très vite, sans poser de questions». Il s'est cotisé avec ses deux filles aînées pour payer l'opération de la benjamine: 2 500 euros, réglés en trois prestations. Trois fois moins que dans les cliniques huppées de São Paulo. Sa mère, Maria-das-Graças, l'a «soutenue à fond», comme elle l'a fait pour les deux aînées : l'une s'est, elle aussi, fait refaire la poitrine et l'autre, une liposuccion du ventre et de la face interne des cuisses.
Hommes. Le culte du corps est particulièrement poussé au Brésil. Après les Etats-Unis, et malgré une population moins nombreuse et moins riche, le pays compte le plus grand nombre annuel d'opérations esthétiques : 629 000 en 2008, dont moins d'un tiers sont réparatrices. Sans compter les interventions réalisées par les chirurgiens non spécialisés.
La clientèle est essentiellement féminine, mais les hommes sont de plus en plus nombreux à y recourir. Ici, le corps est souvent peu couvert, le vêtem