Menu
Libération

Affaire Kieffer : le clan Gbagbo serre les rangs

Article réservé aux abonnés
Côte-d’Ivoire. Mise en cause dans l’enlèvement du journaliste par un nouveau témoin, la présidence ivoirienne contre-attaque.
publié le 31 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 31 juillet 2009 à 6h51)

On ne s’attaque pas impunément à la «première dame» de Côte d’Ivoire. Le juge Patrick Ramaël, chargé de l’enquête sur la disparition du journaliste Guy-André Kieffer, à Abidjan, le 16 avril 2004, a pu le vérifier lors de sa dernière commission rogatoire sur place, le mois dernier.

Le nom de Simone Gbagbo ayant été cité par un témoin ivoirien réfugié en France, le magistrat l’avait convoquée en France. Refus catégorique: quand on est l’épouse du chef de l’Etat, on ne se déplace pas au Palais de justice à Paris.

Pour sortir de l’impasse, les avocats de Simone Gbagbo proposent alors un compromis: le juge français aura la possibilité d’interroger à Abidjan leur cliente en tant que témoin. Patrick Ramaël accepte, mais à condition de pouvoir auditionner plusieurs militaires soupçonnés d’avoir participé à l’enlèvement de «GAK» et qu’il ne parvient pas à entendre depuis le début de son enquête. Marché conclu.

A la mi-avril, le juge Ramaël, flanqué de son collègue Nicolas Blot, débarquent sur les bords de la lagune Ebrié, à Abidjan. Au début, tout se passe comme prévu: les deux magistrats interrogent notamment le chef de la sécurité du président ivoirien, Patrice Baï, mais aussi plusieurs militaires suspectés d’avoir participé au rapt du journaliste franco-canadien.

Ils auditionnent également, durant quatre heures, le ministre du Plan, et ex-ministre des Finances, Paul-Antoine Bohoun-Bouabré. Très proche des époux Gbagbo, cet homme clé du régime a été ciblé dans de multiples articles par