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Libération
POUR MÉMOIRE

Mohammed VI, un espoir de renouveau qui s’essouffle

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Le souverain célébrait hier ses dix ans de règne à la tête du Maroc.
.Mohamed VI à Fes en 2008. (Reuters)
publié le 31 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 31 juillet 2009 à 6h51)

En dix ans de règne de Mohammed VI, intronisé le 30 juillet 1999, le Maroc s’est transformé. Mais la royauté a-t-elle changé dans la monarchie alaouite ? C’est moins sûr. Bilan croisé du pays et du monarque.

Qu’est-ce qui va mieux ?

Les droits de l’homme et la liberté d’expression au Maroc ont indéniablement progressé, surtout durant les premières années du règne de Mohammed VI. Ce n’était pas très difficile au vu du passif des années Hassan II. Le limogeage de Driss Basri, inamovible ministre de l’Intérieur du père de «M6» et exécuteur de ses basses œuvres, est le meilleur symbole de la volonté de tourner la page. L’instance Equité et Réconciliation, dont les audiences ont été publiques, a permis un grand déballage sur les années de plomb. Mais la catharsis n’a pas été suivie de poursuites judiciaires à l’encontre des responsables, dont certains sont encore en place.

Surtout, les arrestations arbitraires, les disparitions et la torture continuent d’avoir cours au Maroc, même si l’Occident ne s’en préoccupe pas puisque ces violations des droits de l’homme visent essentiellement les islamistes, devenus la bête noire du régime depuis les attentats de 2003 à Casablanca (45 morts). Comme la Jordanie et l’Egypte, le royaume s’est aussi transformé en centre d’interrogatoires décentralisé pour le compte de la CIA, qui y a «transféré» plusieurs détenus de Guantánamo et d’ailleurs.

Si les droits de l’homme se sont légèrement améliorés, ceux de la femme ont fait des progrès spectaculaires, du moins sur le papier