A Shanghai, les responsables du planning familial ont lancé, il y a quelques jours, une campagne pour encourager les habitants à avoir deux enfants. Brochures d’information, «conseil» à domicile aux jeunes mariés, spots télévisés à l’appui : c’est la première fois dans le pays qu’on encourage activement les couples à procréer, depuis trente ans que la politique de l’enfant unique est en vigueur.
«Pas le temps». C'est que dans cette ville moderne et riche de vingt millions d'habitants, où jusqu'ici le planning familial avait été strictement appliqué, les gens font de moins en moins d'enfants et la population vieillit vite. Plus d'une personne sur cinq y est âgée de plus de 60 ans, et le nombre de retraités a crû deux fois plus vite que la moyenne nationale (lire ci-dessous). Avec l'amélioration du niveau de vie et le rythme urbain, à l'instar des pays occidentaux, de plus en plus de jeunes couples shanghaiens ne souhaitent pas avoir d'enfant. Ce sont les «Double income no kids», autrement dit les «double salaire, zero enfant». Dans la mégalopole, 97 % des résidents de moins de 30 ans sont eux-mêmes des enfants uniques.
Chen Lian, jeune employée d'une société d'import-export, vit en couple mais ne veut ni se marier ni être mère. «La génération de mes parents trouvait cela bien d'avoir le plus d'enfants possible, c'était la tradition et c'était un besoin économique, mais, avec mon copain, nous préférons rester indépendants, on n'a pas vraiment le tem