Des récessions, Henry Silverman, directeur de l'agence du chômage de Brooklyn, en a vu d'autres, cinq ou six depuis trente ans qu'il travaille dans ce bureau de l'Etat de New York. «Mais aucune n'a été aussi sévère et on n'a pas encore touché le fond», affirme-t-il. Si New York a longtemps résisté à la crise, la ville accuse désormais le coup. Et, ironie du sort, alors que Wall Street retrouve une partie de ses forces, avec les banques qui affichent des profits grâce au plan de sauvetage de l'Etat, le taux de chômage de juin a désormais rattrapé le taux national à 9,5 %, alors qu'il était de 5,4 % il y a un an.
Les nouveaux emplois promis par Barack Obama et son plan de relance économique sont encore bien rares. «Le raz-de-marée est terrible dans la finance, mais aussi dans le commerce de détail, la mode, l'édition», commente Silverman. Son agence voit défiler plus de 150 personnes par jour, contre moins d'une centaine il y a un an. «Les gens viennent surtout pour s'inscrire à l'assurance chômage, certains aux cours de formation, mais question placement, nous n'avons pas grand-chose à offrir à l'exception des secteurs de la santé et, curieusement, de la sécurité», poursuit-il.
«Soupes populaires». Dans la pièce principale, grande comme une salle de gym, qui compte une cinquantaine d'ordinateurs, pas trace pourtant des cols blancs de Wall Street. «Nous n'avons pas beaucoup d'emplois à plus de 500 000 dollars annuels à proposer,