NEW YORK, de notre correspondante
Depuis six mois Barack Obama est installé à la Maison Blanche. Pour Sean Foreman, professeur de sciences politiques à l’université Barry de Miami, le président américain se disperse au lieu de se concentrer sur les dossiers prioritaires. Bilan de ces premiers mois.
Jusqu’ici, Barack Obama a cherché le compromis avec les républicains, qui le forcent à des concessions majeures (notamment avec l’industrie minière, protégée dans la loi sur l’énergie). Ce faisant, ne risque-t-il pas de n’obtenir que des réformes molles ?
Barack Obama a réalisé très vite qu'il n'avait pas le choix. Il doit travailler avec le Congrès, qui reste le meneur de jeu. Il l'a compris lors du passage de ses mesures de relance économique. Sans les amendements exigés par les républicains, son projet ne passait pas. C'est la réalité du système américain. Obama a une majorité électorale, sa popularité reste forte, mais il n'a pas pour autant un mandat électoral pour agir à sa guise. Il doit gérer 535 [le nombre de députés au Congrès, ndlr] intérêts électoraux, souvent opposés à l'intérêt national.
Il est néanmoins le premier président depuis longtemps à bénéficier d’une solide majorité au Congrès, or même les démocrates lui résistent. Pourquoi ?
L’électorat américain n’est pas aussi progressiste qu’Obama ou que ses programmes politiques. Son vrai problème, ce sont les démocrates conservateurs, qui ont été élus dans des comtés républicains en prêchant le conservatisme fiscal. Les démocrates leur doivent leur victoire à la Chambre des représentants en 2006. Or, ces députés pensent déjà à leur réélection en 2010. Par exemple, ils ne tiennent pas à être associés aux dépenses d’Obama pour le système de santé. D’où leur réticence à s’aligner sur ses projets de loi.
Sur l’assurance santé, Obama était soutenu par le public, qui veut une assurance gouvernementale. Pourtant, moins de 50 % des Américains lui font désormais confiance sur la gestion de ce dossier. Que s’est-il passé ?
Il n’a pas su vendre son plan auprès du public, qui l’aurait aidé à pousser le Congrès dans sa