Six mois après son investiture, le candidat de l'espoir et du changement a beau toujours bénéficier d'un fort capital de confiance et de sympathie, sa formule «yes, we can» ne suffit plus à relever les défis. Barack Obama est à un tournant de sa présidence. Son projet de réforme du système de santé, en cours d'examen au Congrès et stigmatisé par les républicains mais aussi par l'aile droite de son parti, est le défi qu'il ne peut perdre. Offrir une couverture médicale aux 47 millions d'Américains qui en sont dépourvus était l'une des priorités de sa campagne électorale. Le système actuel est parmi les plus chers et une couverture médicale coûte 6 000 dollars (environ 4 200 euros) de plus aux Etats-Unis que dans les autres pays développés.
Compromis. Le flou qui entoure ce projet, notamment quant à son financement, laisse néanmoins une grande partie du pays dubitatif. Ils sont 49 % à souhaiter une remise à plat du système, mais 69 % à craindre d'y perdre en qualité et coût des soins. «Je ressens parfois un peu de frustration», confie le Président face aux doutes exprimés. Un autre démocrate, Bill Clinton, est déjà passé par là. Raison de plus pour l'administration Obama de jouer la prudence et de réclamer un vote rapide.
Malgré lui, Barack Obama se résigne à devenir l'homme du compromis. Mieux vaut un texte convenable qu'un texte voté à la hâte, admet-il. A chaque nouveau consensus obtenu par les commissions en charge du dossier au Congrès, la