Menu
Libération
POUR MÉMOIRE

Soudan: la journaliste condamnée au fouet riposte

Article réservé aux abonnés
La journaliste Loubna Ahmed al-Hussein qui risque 40 coups de fouet parce qu'elle portait un pantalon entend médiatiser son procès au nom des femmes victimes de flagellation.
par Libération.fr
publié le 3 août 2009 à 16h20
(mis à jour le 3 août 2009 à 16h22)

Loubna Ahmed al-Hussein se démonte pas. Malgré la barbarie de l'éventuelle condamnation qui l'attend, la journaliste défie ses détracteurs, en assurant être "prête à recevoir 40.000 coups de fouet".

Pour échapper au châtiment, la journaliste, qui porte la "tarha", ce grand foulard traditionnel soudanais recouvrant la tête et les épaules, aurait pu faire jouer l'immunité dont elle bénéficie en tant qu'employée des Nations unies. Elle a au contraire présenté sa démission pour que son procès, dont la prochaine audience est prévue mardi, suive son cours.

"Je n'ai absolument pas peur du verdict"

"Je suis prête à toutes les possibilités", assure-t-elle par téléphone. "Je n'ai absolument pas peur du verdict". "Je veux que les gens sachent", proclame-t-elle. "Si je suis condamnée à être flagellée, ou à quoi que ce soit d'autre, je ferai appel. J'irai jusqu'au bout, jusque devant la Cour constitutionnelle s'il le faut", dit-elle.

"Si certains se réclament de la charia pour flageller les femmes en raison de ce qu'elles portent, qu'ils me montrent les sourates du Coran ou les hadith (paroles du prophète Mahomet, ndlr) qui le stipulent. Je ne les ai pas trouvés", lance cette veuve d'une trentaine d'années.

La flagellation : une pratique courante envers les femmes

"Des dizaines de milliers de femmes et de jeunes filles ont été flagellées à cause de leurs vêtements ces vingt dernières années. Ce n'est pas rare au Soudan", selon elle.

"Simplement, aucune d'entre elles n'ose se plaindre, car qui croirait