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Libération
Reportage

La tour Gazprom ne met pas Saint-Pétersbourg à ses pieds

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Russie . Le projet de 396 mètres de haut risque de défigurer le panorama.
publié le 4 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 4 août 2009 à 6h51)

Le géant Gazprom a décidément bien du mal à apaiser l’opposition à son projet de gratte-ciel à Saint-Pétersbourg. Dernière initiative en date : une exposition expliquant, photos à l’appui, que cette tour de 396 mètres destinée à accueillir le siège de sa filiale pétrolière n’aura qu’une très faible incidence sur le panorama du centre historique, qui culmine en moyenne à 28 mètres, exception faite des églises.

En réaction à ces projections officiellement préparées par la mairie, la Société panrusse de sauvegarde des monuments historiques et culturels (SPSMHC) et son comité d'experts publiait une étude alternative, démontrant que «l'épi de maïs», comme l'appellent les Pétersbourgeois, sera visible sur la plupart des panoramas du centre. De quoi faire enrager Gazprom, fulminant dans un communiqué contre les «mensonges» de la «soi-disant "opposition culturelle"». Laquelle compte dans ses rangs, entre autres, le directeur du très célèbre musée de l'Hermitage.

Bête noire. «Ça va dépasser de partout», grogne de son côté Antonina Elisseïeva, coordinatrice de Jivoï Gorod - «ville vivante», en russe -, l'une des nombreuses associations formées en réaction au projet de Gazprom. La plupart de ses membres actifs - à peine une quinzaine - sont des jeunes femmes dynamiques. A force de combattre la démolition du centre historique par les promoteurs immobiliers, elles sont devenues la bête noire des autorités et du gouverneur, Valentina Matvienko, un