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Libération

Les trésors des narcos adjugés, vendus

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Au Mexique, un service de l’administration, le SAE, est spécialisé dans la confiscation des biens des barons de la drogue. Tous les trois mois, ces objets en tout genre sont dispersés aux enchères.
publié le 4 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 4 août 2009 à 6h51)

Réaliser un inventaire des montres serties de diamants, des crosses de revolvers taillées dans l’or et des liasses de dollars. Organiser des enchères pour écouler un troupeau de pur-sang, un lot de médaillons religieux clinquants et quelques petits palais rococo. Entretenir une flotte d’avions bimoteurs, de bateaux, de jet-skis et de véhicules tout-terrain blindés, sans oublier de nourrir les ours, les lions et les tigres albinos… Ces tâches extravagantes sont assignées à une drôle de caste de fonctionnaires mexicains : le service d’administration et de confiscation des biens (SAE, selon le sigle en espagnol). Ce bureau très spécial, dépendant du ministère des Finances, doit assumer une charge de travail considérable depuis que les autorités ont décidé de mener une guerre frontale contre les cartels de la drogue dans le pays.

Ali Baba. Lorsqu'un narcotrafiquant est capturé, son patrimoine - de sa maison à son stylo en or - est saisi. S'il est innocenté, ses possessions lui sont restituées. S'il est reconnu coupable, elles sont vendues aux enchères. Le temps que la justice fasse son travail, ces trésors s'amoncellent dans les cavernes d'Ali Baba secrètes que le SAE aménage aux quatre coins du pays.

Depuis début 2009, 114 millions d’immeubles, véhicules, plantes, animaux et objets en tous genres saisis dans le cadre d’enquêtes sur des délits fédéraux ont été confiés à cet organisme.

La saisie des biens devrait s'apparenter à une simple formalité, mais les situati