Soldat de formation, le président du Niger, Mamadou Tandja, aime l'ordre et les règles… à condition qu'elles ne s'appliquent pas à lui-même. En mars, à l'occasion de la visite dans son pays de Nicolas Sarkozy, il affirmait publiquement : «Grandir, pour moi, est de partir la tête haute. Quand la table est desservie, il faut partir. Ne pas chercher à radoter pour chercher un autre mandat. […] Et je ne le ferai jamais : demander quoi que ce soit qui m'amène à changer la Constitution nigérienne […].» Il l'a fait. Les électeurs nigériens sont appelés, aujourd'hui, à adopter par référendum une nouvelle Constitution qui doit permettre à Mamadou Tandja, 71 ans, de prolonger de trois ans son mandat actuel, avant de pouvoir se représenter s'il le souhaite. Le militaire, qui a été ambassadeur et plusieurs fois ministre par le passé, a été élu à la tête de ce pays du Sahel (l'un des plus pauvres au monde) en 1999, puis reconduit à la régulière pour un second - et théoriquement ultime - quinquennat, en 2004.
Le vieil homme, connu pour son entêtement, a-t-il jamais envisagé sérieusement son départ ? Aux côtés de son homologue français, Mamadou Tandja avait fait allusion à la «demande» émanant, selon lui, des régions pour qu'il puisse «boucler tous les chantiers qu'il a démarrés pour des raisons de stabilité». Quelques semaines plus tard, il passait à l'acte. Lors de la cérémonie de la pose de la première pierre de la future mine géante d'uranium d'Imoura