Pas une once de sa biographie n’a échappé au scalpel de la presse américaine. Encore moins à celui de ses détracteurs républicains. Mais Sonia Sotomayor n’en est pas à sa première épreuve. Sa candidature à la Cour suprême, la première présentée par un président démocrate depuis quinze ans, pourrait être approuvée dès aujourd’hui, après moult débats et menaces.
Quand il annonce son choix, le 26 mai, Barack Obama présente sa protégée comme un produit du rêve américain : «Ici, en Amérique, tout est possible», lance le premier président noir des Etats-Unis avant de raconter le «parcours exceptionnel» de cette juge atypique, sur le point de devenir la troisième femme, et la première Hispanique, de la plus haute juridiction américaine. La volonté du Président de voir les institutions refléter au plus près la diversité culturelle et ethnique du pays sera donc exaucée. Les 45 millions d'Hispaniques que comptent les Etats-Unis, dont 67 % ont voté pour Barack Obama, ne sont pas près de l'oublier.
C'est à New York, dans une cité HLM de l'est du Bronx, à deux pas du Yankee Stadium et en bordure d'une autoroute, que Sonia Sotomayor fait ses premiers pas. Ses parents, originaires de Porto Rico, ont émigré durant la Seconde Guerre mondiale. Son père, Juan, est ouvrier et ne parle pas un mot d'anglais. Sa mère, Celina, enrôlée à 17 ans dans le Women's Army Corps, est infirmière. Un an après avoir découvert qu'il lui faudra vivre avec le diabète et dépendre de l'insuline, Son