Les murs du bureau du directeur d'une école primaire du district de Buhera, dans l'est du Zimbabwe, sont couverts de grandes feuilles où il peut lire les résultats de ses 750 élèves. «Chaque année, ils progressent, dit le directeur, qui demande à garder l'anonymat. Nous avons beaucoup de chance : nos vingt-deux enseignants ne nous ont jamais quittés.» Malgré des salaires de plus en plus misérables, rongés par une inflation monstrueuse.
Au Zimbabwe, de nombreux établissements ont dû fermer ces dernières années, faute d’enseignants. Certains ont fui les violences pendant la campagne électorale de 2008. D’autres ont pris des petits boulots ou donné des cours à domicile. Selon l’Unicef, début 2009, un tiers des professeurs de l’enseignement public avaient quitté leur poste. Les autres étaient en grève. Depuis qu’il a été nommé ministre de l’Education dans le gouvernement d’union nationale, en février, David Coltart (opposition) essaie de sauver le système d’éducation, jadis l’un des meilleurs du continent africain. Le taux d’alphabétisation des adultes atteint 91 %.
Débrayage. Les enseignants ont finalement repris les cours : ils sont payés 100 dollars américains (69 euros) par mois. Un salaire décent pour le Zimbabwe, à défaut d'être suffisant. Leur syndicat, qui réclame une rémunération de 454 dollars, a décrété deux jours de débrayage par semaine depuis le début du mois. Le gouvernement a promis une augmentation, mais, à court d'argent, il ne