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Analyse

Kim Jong-il, fin stratège

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Pyongyang entend négocier directement avec Washington.
publié le 6 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 6 août 2009 à 6h51)

La Corée du Nord avait peu, voire rien à gagner à garder emprisonnées les deux reporters Laura Ling et Euna Lee. Mais en acceptant, hier, de les libérer, et surtout en exigeant que l’ancien président américain Bill Clinton vienne en personne les chercher à Pyongyang, Kim Jong-il prouve, une fois de plus, qu’il reste un stratège qui sait se faire entendre.

Dossiers. Dans son chantage permanent du faible au fort, il a encore marqué un point. Certes, les dossiers qui fâchent entre Américains et Nord-Coréens - aucun accord de paix n'a été signé pour remplacer la trêve conclue à la fin de la guerre de Corée (1950-1953) - sont innombrables : faux dollars, nucléaire, drogue, droits de l'homme, missiles balistiques, discours guerrier et provocations incessantes vis-à-vis de la Corée du Sud et du Japon (deux alliés de poids des Américains en Asie). Mais la visite surprise de Clinton à Pyongyang pourrait avoir des effets bénéfiques à terme : elle témoigne d'un changement de rhétorique à Washington.

Durant sa campagne, Barack Obama se disait prêt à discuter avec Kim Jong-il de ses arsenaux nucléaires. Ce dernier est désireux de négocier directement avec le président américain pour s’éloigner de l’orbite chinoise. Depuis les tirs de missiles au printemps et surtout l’essai nucléaire du 25 mai, Pékin ne cache plus son agacement à l’égard de son turbulent protégé et souhaite plus que jamais une péninsule coréenne stabilisée à sa porte.

«Survivre». «La Co