Un nouveau procès sur l'assassinat d'Anna Politkovskaïa s'est ouvert hier à Moscou. Pourtant, les accusés sont toujours les mêmes, trois seconds couteaux présumés. Près de trois ans après la disparition de la journaliste russe, tuée par balles dans sa cage d'escalier à Moscou, l'identité du commanditaire demeure toujours aussi mystérieuse. Dans le prétoire figurent deux frères tchétchènes, Djabraïl et Ibraguim Makhmoudov, qui sont soupçonnés d'avoir surveillé la journaliste de Novaïa Gazeta et d'avoir guidé sur les lieux du crime le tueur présumé, leur frère Roustam, toujours en fuite. A leurs côtés, l'ex-policier Sergueï Khadjikourbanov est accusé d'avoir assuré la logistique du crime. Tous trois ont été acquittés en février par le jury populaire, faute de preuves. En juin, la Cour suprême a cassé le verdict, ordonnant un nouveau procès. Lequel a peu de sens, en l'absence de nouvelle enquête.
«Noms». Hier, la partie civile a demandé au parquet le renvoi du dossier, qui sera examiné vendredi. «Il est évident que le crime n'a pas été élucidé. Pour que ce soit le cas, il faut apporter les réponses aux questions : Qui ? Pourquoi ? Dans quel but ?» explique à Libération Karina Moskalenko, l'avocate des enfants d'Anna Politkovskaïa. Alexandre, l'ex-mari de la journaliste - qui se souvient avoir été «troublé par les visages heureux des trois accusés acquittés, qui sont directement impliqués dans l'assassinat d'Anna» - affirme à p