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TRIBUNE

Pour dépasser les héritages des trois monothéismes

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par Nabile Farès, écrivain, psychanalyste.
publié le 6 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 6 août 2009 à 6h52)

Entre judaïsme et islam plusieurs histoires sont demeurées en suspens depuis si longtemps que ce temps ancien et passé affecte encore l’ensemble des juifs, des musulmans et des chrétiens, pour qui, d’une façon controversée et durable, sont impossibles - sans assujettissement, domination, effacement, guerres - des transmissions et filiations entre judaïsme et islam ou islam et judaïsme.

Si le judaïsme, l'islam et le christianisme ont en commun autant de schismes, de guerres internes et externes, il faut accepter et reconnaître que des trois religions celle qui a connu une relégation, une mise à l'écart, une persécution historique profonde et une tentative d'extermination, pendant plus de deux siècles, est bien le judaïsme. Et lui seul, même si durant la Reconquista Christiana, l'Inquisition, les musulmans furent persécutés, pourchassés, tenus de quitter les pays européens - l'Espagne, le Portugal, la Sicile et d'autres - où ils vivaient, travaillaient, écrivaient, se cultivaient, développaient les échanges, le commerce, les traductions, la culture.

Aujourd’hui, il semblerait que la transmission de la culture - et les trois religions en font partie - et le développement de la civilisation ne soient restreints qu’à un seul endroit, lieu de l’histoire événementielle et intellectuelle : l’Occident - avec un grand «O» évidemment et de plus un Occident restreint à l’Europe. Cette Europe qui fut prise dans cette ignominie nazie, aussi maudite et envahissante que la peste théb