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Libération
Reportage

A la frontière, des Géorgiens résignés et sur le pied de guerre

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A la frontière de l’Ossétie du Sud, soldats et villageois se préparent à un hypothétique conflit avec la Russie.
publié le 7 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 7 août 2009 à 6h51)

«Oui, on sait que les Russes vont arriver le 10 août.» Vakhtang Bitadze ne sait pas d'où vient cette information, mais elle ne l'inquiète pas plus que ça : dans le village géorgien de Zemo Nikozi, depuis qu'ils sont partis, en octobre dernier, on s'attend à tout moment au retour des soldats russes. Leurs premières positions ne sont qu'à quelques centaines de mètres de là. Seuls quelques champs séparent le village des premières barres d'immeubles de Tskhinvali, la «capitale» de l'Ossétie du Sud. Là-bas, les forces russes sont en état d'alerte, suite aux «provocations incessantes» provenant du côté géorgien. La frontière - déjà peu perméable - a été fermée, et à en croire les déclarations des responsables russes, une nouvelle guerre se profile.

Touristes étrangers. Mais à Nikozi, pour l'ambiance d'avant-guerre, il faudra repasser. Au poste de police qui barre la route vers Tskhinvali, une quinzaine de soldats des forces spéciales du ministère géorgien de l'Intérieur bullent, pendant que d'autres remplacent des sacs de sable. Le 29 juillet, le poste a été la cible de «tirs intensifs» de mortier et de mitrailleuse, assure Tbilissi. Le commandant du poste, blasé, montre le point de vue sur Tskhinvali depuis la butte du cimetière, lui aussi transformé en poste avancé. Récemment, des touristes étrangers sont venus admirer le «théâtre des opérations» d'août 2008.

Plus loin, des jeunes du village jouent aux cartes. Vakhtang montre les dommage