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Libération

Hillary Clinton s’empare du casse-tête somalien

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Diplomatie . Soutien risqué à un pouvoir dépassé par la rébellion islamiste.
publié le 7 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 7 août 2009 à 6h51)

La Somalie sera-t-elle, seize ans plus tard, une nouvelle fois le tombeau d’un Clinton ? Alors que son mari, Bill, avait dû rappeler les GI engagés dans l’opération militaro-humanitaire «Restore Hope» en 1993 après la mort de ses 19 soldats, la secrétaire d’Etat Hillary est confrontée au risque d’un nouveau fiasco dans ce pays en guerre civile depuis 1991.

Ironie. La chef de la diplomatie américaine a annoncé, hier depuis le Kenya, un renforcement du soutien de Washington au pouvoir en place à Mogadiscio, menacé par une rébellion islamiste radicale dont les éléments les plus extrémistes, les Shebab (jeunes), entretiennent des liens avec Al-Qaeda.

Ironie de l’histoire, Hillary Clinton a rencontré, hier à Nairobi, le président somalien, Cheikh Chérif Cheikh Ahmed, un islamiste modéré qui avait été chassé en décembre 2006 de Mogadiscio par l’armée éthiopienne, intervenue avec la bénédiction de l’administration Bush. Entre-temps, l’ex-chef des Tribunaux islamiques s’était exilé en Erythrée. C’est depuis cette retraite qu’il a participé à l’insurrection anti-éthiopienne avant de rentrer au pays début 2009, où il a été élu Président.

L'armée éthiopienne est partie, elle a été remplacée par des soldats de l'Union africaine, mais l'insurrection islamiste n'a pas cessé. Les ex-compagnons du président Ahmed ont retourné leurs armes contre lui, l'accusant de traîtrise. Et restent soutenus par l'Erythrée, qui mise sur un régime islamiste radical en Somalie afin de prendre