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Libération
TRIBUNE

La presse nigérienne lutte pour la démocratie

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par Agnès Faivre, Jean-Louis Saporito, président de Contrechamps (association de soutien aux journalistes à l’étranger) et membre du consei et Marie-Françoise Roy, vice-présidente de Contrechamps (association de soutien aux journalistes à l’étranger)
publié le 7 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 7 août 2009 à 6h51)

Alors que le monde observe, navré, la crise politique actuelle au Niger, pays parmi les plus pauvres du monde qui n'avait - comme le disait son président Mamadou Tandja jusqu'à récemment - «que la démocratie à vendre», la presse de ce pays lutte avec courage, détermination et créativité contre un projet politique qu'elle analyse comme un recul démocratique, à l'instar de la majorité des partis et de la société civile.

La presse et ses responsables, livrent aujourd’hui une sourde bataille, feutrée, sans violence, contre les tentations autoritaires d’un pouvoir en fin de mandat. Et l’on est impressionné par la capacité de résistance d’une jeune démocratie qui a su, en dix ans, se doter d’institutions courageuses pour manifester, déjà, des réflexes vigoureux de vitalité.

Le deuxième mandat du président Mamadou Tandja expire le 22 décembre, et la constitution ne lui permet pas de se représenter. Poussé par ses partisans, il a donc décidé de soumettre au peuple, par un référendum, le 4 août, une nouvelle constitution qui le maintiendrait à la tête du pays durant les trois prochaines années. Dans ce dessein, le chef de l’Etat a successivement dissous l’Assemblée nationale puis la Cour constitutionnelle, et gouverne désormais par ordonnances.

La presse, au Niger, c’est quelque 45 journaux - pour la plupart hebdomadaires, d’une faible diffusion mais d’une totale liberté de ton -, 18 radios commerciales et 4 télévisions privées extrêmement écoutées. Tous ces médias rendent comp