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Libération
Décryptage

Tbilissi, victime du retour en force de la Russie

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Il y a un an, le conflit russo-géorgien. Moscou cherchait alors à reconstituer sa zone d’influence.
publié le 7 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 7 août 2009 à 6h51)

L'intervention en Géorgie d'août 2008 marque le grand retour de la Russie sur la scène internationale après des années de reculs ressentis comme autant d'humiliations. «Pour la première fois depuis la chute du mur, elle a employé la force contre un Etat voisin, obligeant les Occidentaux à s'interroger sur leur politique face à une Russie qui, comme la Chine d'ailleurs, constitue à la fois un quasi-adversaire idéologique, un concurrent redoutable et un partenaire indispensable», relevait, peu après les événements, Pierre Hassner, spécialiste des relations internationales. L'offensive aventureuse lancée par Mikhaïl Saakachvili, président d'une Géorgie rêvant d'intégration dans l'Union européenne et, plus encore, dans l'Otan, a offert à Moscou l'occasion d'envoyer un message clair à ses anciens vassaux ainsi qu'aux Européens et à Washington.

Nettoyage ethnique. Le plan de cessez-le-feu, préparé par la présidence française de l'UE et signé dès le 12 août par les deux belligérants, entérine le fait accompli russe. La rapide réaction de Nicolas Sarkozy a, certes, évité le pire alors que les chars russes étaient à moins de trente kilomètres de Tbilissi. A Paris, on raconte que les Russes voulaient renverser, voire pendre, le bouillant président géorgien - «le Hilter du Caucase», selon la propagande russe - comme les Américains l'avaient fait avec Saddam Hussein. Concocté dans l'urgence, le plan de cessez-le-feu donnait satisfaction à Moscou sur l'e