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Libération
Interview

«Le crime de ma mère : avoir travaillé dix-huit ans à l’ambassade de France»

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Arash Naimian, fils de l’employée franco-iranienne jugée samedi :
publié le 10 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 10 août 2009 à 6h51)

Etudiant en cinéma à Paris, Arash Naimian, dénonce les «aveux forcés» extorqués à sa mère Nazak Afshar, franco-iranienne, passée en procès samedi en même temps que Clotilde Reiss.

Pourquoi cette mise en scène ?

Ma mère est très liée à sa mère comme à moi et j’imagine qu’ils ont fait de très fortes pressions sur elle avec des menaces sur la famille. Elle n’est pas une militante, ni même une personne politisée, même si elle a participé, comme des millions d’autres Iraniens, aux manifestations. Son seul crime est d’avoir travaillé depuis dix-huit ans au service culturel de l’ambassade de France et d’être franco-iranienne. Elle a été arrêtée au seuil de sa porte jeudi soir, à la veille de son départ prévu pour la France, sans qu’on lui présente aucun mandat d’arrêt, puis emmenée dans un lieu inconnu. Vendredi nous avons reçu un coup de téléphone comme quoi elle était à la prison d’Evin. Le lendemain elle était dans le box, où on a exigé d’elle ces aveux absurdes. Les autorités accusent les pays occidentaux pour ne pas devoir reconnaître que la protestation vient du peuple iranien.

Avait-elle déjà eu des problèmes ?

Depuis un an, elle était interrogée régulièrement, comme, je crois, tous les autres employés locaux de l’ambassade de France, et probablement ceux des autres ambassades occidentales. La première fois, elle avait été convoquée dans un bâtiment officiel, mais ensuite les interrogatoires se tenaient dans des hôtels. On lui demandait de raconter ce qu’elle faisait, ses rencontres. Ses interrogateurs étaient toujours polis mais lui faisaie