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Libération

Ossétie du Sud : Moscou pris à son propre piège

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Le soutien à Tskhinvali aurait coûté 19,5 milliards d’euros.
par Lisa ALISSOVA
publié le 10 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 10 août 2009 à 6h51)

Dans une maison détruite, sans toit, au centre de Tskhinvali, sont étalés des photos de la guerre, des objets brisés, des fragments de mines… Samedi, le président sud-ossète, Edouard Kokoïty, accompagné de Sergueï Bagapch, le président de l'autre république sécessionniste géorgienne, l'Abkhazie, ont inauguré un «musée du génocide». Un nom pour le moins bizarre, car même les autorités russes reconnaissent désormais que le conflit d'août 2008 a fait 162 morts parmi les Sud-Ossètes, soit moins que du côté géorgien. Le même jour, le président russe, Dmitri Medvedev, a déclaré depuis Vladikavkaz (à la frontière de la Russie avec l'Ossétie du Sud) qu'«une punition juste et sévère et un châtiment sévère seront infligés aux personnes qui ont donné les ordres criminels», faisant référence au président géorgien, Mikhaïl Saakachvili.

Sous-sol.Un an après le conflit, la guerre de l'information continue bel et bien. Au centre de Moscou, dans la nuit de vendredi à samedi, les jeunes activistes du mouvement pro-Kremlin Nachi («les nôtres») ont allumé 8 000 bougies devant la cathédrale du Christ Sauveur. A Tioumen, en Sibérie, leurs camarades du Molodaia Gvardia («la jeune garde») ont déclaré qu'ils allaient s'enfermer dans le sous-sol d'un immeuble et y passer vingt-quatre heures sans eau ni nourriture pour revivre les sensations des habitants de Tskhinvali il y a un an.

Au-delà de la propagande exaltée, les experts russes évoquent un bilan moins fabuleux pour la Ru