Un an après la guerre, Mikhaïl Saakachvili peut souffler. Les tensions avec la Russie, si elles ne s’apaisent pas, semblent en rester au niveau des déclarations. Le président géorgien a pris le pas sur une opposition qui l’accuse d’avoir cédé, il y a un an, aux provocations russes et veut sa démission. Au bout de quatre mois de manifestations permanentes à Tbilissi, les opposants radicaux se sont temporairement retirés. Saakachvili semble désormais assuré de poursuivre son mandat jusqu’en 2013 et continue de chercher à attirer l’attention des Occidentaux sur ce petit pays qui rêve d’intégration dans l’Union européenne et l’Otan.
Dans votre discours de commémoration de la guerre, vous avez dit que l’avenir de la Géorgie s’écrira à Tbilissi, Batoumi ou Gori, mais pas à Soukhoumi ni à Tskhinvali, les capitales de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud. Avez-vous renoncé à ces régions ?
J’ai dit cela dans le sens qu’il faut éviter que l’avenir de la Géorgie ne soit écrit à Moscou. C’est vrai qu’aujourd’hui, celui de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud est écrit en Russie. C’est temporaire, je suis sûr que ça va changer. Mais d’abord, j’espère que la situation ici ne va pas mal tourner, il faut éviter le pire : une nouvelle guerre qui détruirait la Géorgie entière.
Ces régions ne sont-elles pas perdues ?
Non, pas du tout. Elles ne sont reconnues que par les Russes. Les autres pays de l’ex-Union soviétique ne l’ont pas fait. Il faut attendre un peu les changements dans l’espace post-soviétique. L’URSS n’a pas réussi à garder plus de quarante ans l’Europe de l’Est, bien que le partage de l’Europe à Yalta ait été accepté par le monde entier. Aujourd’hui, le monde n’a pas admis cette situation. Et avec la Russie et toutes ses faiblesses, je suis convaincu que la situation peut cha