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Libération

A Marbella, plage, coquillage et espionnage

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Espagne. La numéro 2 du Parti populaire, mouvement d’opposition conservateur, accuse l’Etat de «méthodes totalitaires».
publié le 11 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 11 août 2009 à 6h51)

C’est la telenovela politique de l’été. Au point que les Espagnols, sur les plages, ne savent pas trop si ce feuilleton d’espionnage, égrené tous les jours par la presse, relève de la réalité ou de la fiction. S’agit-il d’une guéguerre politique contre l’ennui ou bien d’une violente rivalité entre socialistes au pouvoir et opposition conservatrice ?

Le point d'orgue de ce mélodrame politique s'est déroulé à la terrasse d'un bar de Marbella, en Andalousie, haut lieu du tourisme chic. La plage dans son dos, le teint bronzé mis en valeur par un chemisier blanc, la numéro 2 du Parti populaire (PP), Dolores De Cospedal, lance le missile : «Le gouvernement, le parquet de l'Etat et les forces de l'ordre devraient poursuivre les terroristes d'ETA plutôt que d'espionner l'opposition.» Oui, il s'agit bien d'espionnage. Tenues sur un ton badin, ces accusations de basse police sont les plus graves jamais portées contre l'exécutif depuis la mort de Franco.

Ecoute. Les accusations de Dolores De Cospedal, une femme d'ordinaire modérée, font hurler de rage pas mal de monde : les dirigeants socialistes, les services secrets, la police nationale et le procureur général de l'Etat, Conde-Pumpido. Cospedal n'en démord pas : les siens sont poursuivis et leurs allées et venues notifiées. Trois dirigeants du PP seraient sur écoute, dont Cospedal et Fernando Trillo, leur chef parlementaire. Pis, les conservateurs accusent María Teresa Fernández De La Vega, la femme forte du g