Nous avons trop aspiré à la normalité, la normalité à tout prix. Nous nous sommes efforcés d’être plus musclés, plus virils et plus accomplis que les hétéros, afin de gagner le ticket si convoité pour intégrer la société normative. Nous sommes devenus aussi vulgaires que les autres, aussi rudes, aussi racistes que les autres. Nous avons fermé les yeux sur les injustices que subissent d’autres minorités en Israël et nous avons célébré nos victoires lors de fêtes arrogantes et aveugles.
Nous avions oublié que la Gay Pride est une manifestation politique. Nous avions oublié que cette marche n'est pas destinée à exhiber ses plaquettes de chocolat et même pas seulement à légitimement revendiquer l'égalité absolue des droits, mais qu'elle doit d'abord être le moyen de lutter contre l'homophobie qui ne cesse de s'exprimer. Et pas seulement de la part de membres rétrogrades de la Knesset (qu'ils soient religieux ou laïques) ou d'internautes profitant de l'anonymat pour cracher leur hargne, mais également au sein de la «Bulle», en plein cœur de Tel-Aviv, parmi nous (un centre gay a été touché par un attentat homophobe, le samedi 1er août, ndlr).
La haine de l’étranger, de la différence, la haine du faible : ces fléaux noient notre communauté dans une vague de boue, comme ils noient la société israélienne dans son entier.
La voix de nos porte-parole, des dirigeants de la communauté gay, lesbienne, bi et transgenre ne se fait presque jamais entendre dans les débats publics quan