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EDITORIAL

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publié le 12 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 12 août 2009 à 6h51)

Les procès de Téhéran, le verdict de Rangoun, montrent comment les dictatures se maintiennent au pouvoir. Elles sont prêtes à tout pour étouffer les opposants qui les menacent. Dans le cas de la Birmanie, qui connaît Than Shwe, le dictateur local ? Un général reclus et corrompu, chef d’une junte qui, année après année, réprime dans le sang son peuple. Aung San Suu Kyi a beau avoir passé en détention plus de quatorze de ces derniers vingt ans, elle reste la voix de la Birmanie. Un symbole de la résistance d’un peuple malgré l’enfermement et les parodies de justice auxquelles elle est soumise. Elle est devenue la prisonnière pérenne du régime qui a peur de cette femme qui n’a jamais accepté l’exil.

Aung San Suu Kyi détient toute la légitimité qui fait défaut à la junte. Historique, avec son père héros de l’indépendance birmane. Démocratique, après avoir gagné les élections de 1990, «supprimées» par les généraux. La junte n’a trouvé que cette condamnation bidon pour l’éliminer d’office des élections, pourtant sur mesure, qu’elle entend organiser l’an prochain. La communauté internationale a soutenu son combat exemplaire en lui décernant un Prix Nobel mérité et en tentant d’isoler la junte avec un régime limité de sanctions. Les pays voisins de ce pays si riche, la Chine en premier lieu, ont contourné ces mesures, exploitant à outrance les ressources naturelles du pays. Total continue à verser des royalties à la junte. Si le monde veut sauver Aung San Suu Kyi et les Birmans, il v