Le gouvernement belge a exigé vendredi que la lumière soit faite sur les accusations de corruption lancées la veille à l’encontre de hauts magistrats par la police fédérale du Royaume.
La police judiciaire de Bruxelles a rendu publique jeudi une lettre adressée au ministre de la Justice, Stefaan De Clerck, dans laquelle elle accuse de corruption des magistrats bruxellois.
Une juge est personnellement mise en cause: la présidente du Tribunal de Commerce de Bruxelles, Francine De Tandt, qui a joué un rôle central dans la saga du rachat de la banque Fortis par BNP Paribas.
En novembre 2008, la juge Francine De Tandt avait donné raison au gouvernement, qui avait décidé de vendre Fortis, au bord de la faillite, sans demander l'avis de ses petits actionnaires.
A l’époque, elle s’était défendue d’avoir cédé à des pressions du gouvernement. Le Premier ministre, Yves Leterme, avait toutefois dû démissionner un mois plus tard, après la révélation de tentatives d’ingérence de collaborateurs ministériels dans les procédures judiciaires concernant Fortis.
Contre-attaque
Francine De Tandt a qualifié vendredi de «non-sens» les nouvelles accusations portées contre elle, disant «être l'enjeu d'une mise en scène».
Selon la police, Francine De Tandt aurait été l'un des juges corrompus par un avocat, Robert Peeters, spécialisé dans la récupération d'argent noir auprès d'entrepreneurs fortunés. Il aurait exercé un chantage sur ces hommes d'affaires, avec l'aide de juges, selon