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Analyse

La coalition débordée sur tous les fronts

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Les talibans multiplient les attaques et gagnent du terrain.
publié le 14 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 14 août 2009 à 6h51)

Les talibans visent désormais Kaboul. La semaine dernière, neuf roquettes ont frappé la capitale afghane, à l'aube, faisant deux blessés, dont un enfant. Dans le sud et l'est du pays, les insurgés multiplient les attaques. Dix soldats étrangers ont été tués depuis le début du mois d'août, selon le site iCasualties.org. A une semaine des élections présidentielle et provinciales, l'Afghanistan semble sur le point de basculer. «L'année 2009 pourrait bien être celle où la défaite des Occidentaux en Afghanistan devient probable», explique Gilles Dorronsoro, chercheur invité à la fondation Carnegie et professeur de sciences politiques à Paris-I.

Plus de 90 000 soldats étrangers, sous mandat de l'Otan et au sein de la coalition américaine, sont engagés dans le pays. Face à eux, combien de talibans ? «Personne ne peut répondre à cette question, mais ils sont plus nombreux que ce que nous escomptions», a récemment admis James Appathurai, le porte-parole de l'Otan. David Kilcullen, un conseiller du général David Petraeus, le chef du commandement central américain, estime qu'il y aurait entre 8 000 et 10 000 «combattants à plein-temps», sur un total de 32 000 à 40 000. Pas de doute, en revanche, sur leur localisation : une majorité opère dans une bande qui va de la frontière pakistanaise jusqu'à l'Iran, à l'ouest, englobant les provinces du Sud.

«Pression». Le 2 juillet, l'armée américaine a donc lancé sa plus vaste offensive depuis l'arrivée a