Clotilde Reiss, la jeune universitaire française libérée dimanche sous caution et assignée à résidence à l'ambassade de France à Téhéran, s'est retrouvée plongée malgré elle dans les turbulences de ce pays qui la passionne depuis l'adolescence.
Rien ne prédestinait cette femme sérieuse et prudente de 24 ans, dont la photo, foulard sur la tête lors de son procès à Téhéran, a fait le tour du monde, à devenir un enjeu diplomatique entre la France et l'Iran.
A contrario des accusations d'espionnage, son père, Rémi Reiss, affirme à l'AFP qu'elle n'a «pas du tout un tempérament politique revendicatif et pas d'engagement dans cette région». «Sa motivation, c'est l'art, c'est la culture, c'est la connaissance de l'Iran, elle s'intéresse à la civilisation».
Une nourrice iranienne
Son premier contact avec cette culture remonte «aux couches-culottes, par sa nourrice iranienne». Plus tard, elle «a eu un déclic et s'y est intéressée naturellement comme d'autres se passionnent pour les USA ou la Chine», raconte le père de Clotilde, dont les deux grands frères n'ont pas les mêmes centres d'intérêt.
Clotilde Reiss, lycéenne modèle, prend des cours particuliers de persan lors de son adolescence avant de passer un diplôme unilingue à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Dès sa majorité, elle entreprend un premier voyage touristique en Iran.
Leili Anvar, maître de conférences en farsi à l'Inalco l'a eue comme étudiante: il parle d'une «jeune fem