C'est avec tous les égards, et plus encore, que les militaires birmans ont reçu ce week-end le sénateur américain Jim Webb. Alors que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'était vu refuser en juillet une entrevue avec l'opposante Aung San Suu Kyi, le représentant démocrate s'est vu accorder un entretien d'une heure à Rangoun avec la Prix Nobel de la paix. Il lui a exprimé le «profond respect» que lui inspiraient «les sacrifices qu'elle a consentis pour la démocratie dans le monde», selon un communiqué officiel.
Faveurs. Webb, un vétéran vietnamophone qui préside le sous-comité chargé de l'Asie orientale du Sénat américain, a rencontré le chef de la junte au pouvoir, Than Shwe, dans la nouvelle capitale du pays, Naypyidaw. Celui-ci lui a accordé la libération du citoyen américain John Yettaw, que la justice birmane venait de condamner à sept ans de prison, dont quatre de travaux forcés, pour avoir nagé clandestinement jusqu'à la résidence d'Aung San Suu Kyi. Yettaw, qui comme Webb est un vétéran de la guerre du Vietnam, a pu embarquer dans l'avion du sénateur de Virginie, qui a atterri en Thaïlande hier. C'est l'intrusion clandestine de Yettaw chez Aung San Suu Kyi, le 3 mai, qui a servi de prétexte à la junte pour condamner l'opposante à dix-huit mois supplémentaires de résidence surveillée (Libération de mercredi). Diabétique et épileptique, Yettaw a été hospitalisé dès son arrivée en Thaïlande.
La junte militaire avait de