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Libération

Après les meurtres de Tel-Aviv, un pays confronté à sa propre violence

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Israël. La ville côtière est secouée par le lynchage à mort d’un père de famille, vendredi.
par Amar Stéphane, JÉRUSALEM, intérim
publié le 18 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 18 août 2009 à 6h51)

Une succession de faits divers sème un vent de panique sur Israël. Les médias évoquent le Chicago des années 30, le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, parle de «terrorisme intérieur» et l'homme de la rue dénonce l'incompétence des forces de l'ordre. A l'origine de cette poussée de fièvre : le lynchage, vendredi soir, d'un père de famille en plein Tel-Aviv. Alors qu'il prenait le frais avec sa femme et sa fille, Aryeh Karp a été agressé par une bande de jeunes, composée d'Arabes israéliens mais aussi de deux Juives, dont une soldate de Tsahal. Après l'avoir battu à mort, les agresseurs se sont débarrassés de son corps en le jetant à la mer, toute proche. La police est arrivée trop tard pour lui porter secours. Ses agresseurs ont tous été appréhendés et écroués.

Ce meurtre vient gonfler une série d'une dizaine de faits divers sanglants survenus ces deux dernières semaines. Quelques heures avant le lynchage d'Aryeh Karp, le corps démembré d'une femme avait été retrouvé dans un canal au nord de Tel-Aviv. La veille, le cadavre d'un homme avait été repéré au même endroit. Au début de la semaine, le tronc calciné d'une femme gisait à l'intérieur d'une voiture garée dans une paisible rue d'une banlieue chic de la ville côtière. Sans oublier l'attaque à l'arme automatique d'une association homosexuelle qui a fait deux morts au début du mois (Libération du 3 août) et dont l'auteur n'a toujours pas été identifié.

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