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Libération

Le supplice des gays irakiens

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Libertés. L’association Human Rights Watch met en cause les autorités.
par Brice Lambert
publié le 18 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 18 août 2009 à 6h51)

Des centaines d’hommes présumés homosexuels ont été enlevés, torturés et tués depuis le début de l’année par des milices religieuses à Bagdad, selon Human Rights Watch (HRW). Un rapport de l’organisation non-gouvernementale, intitulé «Ils veulent nous exterminer : meurtre, torture, orientation sexuelle en Irak», dénonce l’existence d’une campagne coordonnée et violente dirigée contre la communauté gay d’Irak. Le document met en cause les autorités qui ne feraient rien pour prévenir les violences ou poursuivre les auteurs des exactions. Se basant sur de nombreux témoignages d’hommes ayant été victimes ou témoins des violences, HRW affirme même que des membres des forces de sécurité ont plusieurs fois pris part à ces exécutions. Le ministre irakien de l’Intérieur a déclaré que ces accusations concernant l’implication de forces de police devaient être accompagnées de preuves.

Les violences et les crimes antigay restent principalement concentrés dans la capitale et dans le quartier de Sadr City, indique le rapport, mais ils se développent partout dans le pays, comme à Kirkouk, Najaf ou Bassora. «Les meurtres sont commis en toute impunité. Dans le but de dissuader, les corps sont jetés dans les ordures ou pendus dans les rues en avertissement», décrit HRW. Les témoignages font état d'une véritable mise en scène : «Quatre hommes armés ont fait irruption dans la maison des parents de mon compagnon, vêtus de noir et masqués. Ils ont appelé son nom, l'ont insulté en face