De toute évidence, pour les progressistes, le combat sur la santé aux Etats-Unis va mal. Les projets de loi les plus ambitieux sont coincés dans les comités, au Sénat et à la Chambre des représentants. Les républicains s'y opposent presque à l'unanimité et, avec le soutien des industries de la santé, ils ont lancé une campagne de mensonges et de demi-vérités (la réforme proposerait l'euthanasie et des «comités de la mort») contre tout plan qui élargirait le rôle de l'Etat. Des manifestants - en plusieurs occasions mobilisés par les organisations conservatrices - perturbent les réunions publiques organisées par les représentants démocrates qui tentent d'expliquer leur plan aux électeurs.
Pire, les démocrates modérés et conservateurs (appelés Blue Dogs) ont réussi à arracher tant de changements au projet Obama que les démocrates progressistes menacent de retirer leur soutien si le projet de loi final n'inclut pas le volet préféré par la gauche : the Public Option, soit une offre de service médical public mise en concurrence avec les services privés. Pendant ce temps, l'opinion s'inquiète. Certains ont peur qu'Obama ne tienne pas parole ; d'autres, que son plan menace leur propre couverture médicale.
Pour le Président et ses partisans, la déception est grande : le candidat, qui a promis de transformer de fond en comble la santé américaine, court le risque de subir un refus total ou, ce qui serait presque aussi grave, de devoir accepter une loi qui ne plaît à per