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Afghanistan: les médias muselés le jour des élections

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Les journalistes ne devront pas parler des violences qui déchirent le pays, sous peine d'expulsion. La crédibilité du scrutin est mise à mal.
par Libération.fr
publié le 19 août 2009 à 16h30
(mis à jour le 19 août 2009 à 16h32)

Pour permettre «une large participation du peuple» aux élections présidentielle et provinciale de jeudi, le gouvernement afghan a trouvé une solution: interdire aux médias de parler des violences qui secouent le pays pour ne pas effrayer de potentiels électeurs. Les journalistes internationaux et les médias locaux passant outre l'interdiction jeudi seront expulsés ou fermés.

Cette décision, immédiatement dénoncée comme une «censure», est une première depuis fin 2001, date de la chute des talibans dans le pays. Si le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ahmad Zahir Faqiri, estime que les médias restent «libres» et que cette décision vise à «préserver l'intérêt national et la sécurité des citoyens», les associations de journalistes (afghans et internationaux) l'ont, elles, condamnée. Déjà mise à mal, la crédibilité du scrutin n'en est que plus largement menacée.

Crainte de représailles

Les attaques répétées des talibans, qui ont averti hier disposer de vingt kamikazes «attendant des instructions» pour passer à l'attaque à Kaboul, focalisent le débat sur la sécurité avant les élections. Ce mercredi encore, dix Afghans, dont cinq civils, sont morts dans différentes explosions survenues dans le sud et l'est du pays.

A la veille des élections, toutes les forces de sécurité - 200.000 Afghans, 100.000 soldats étrangers - sont en état d'alerte. Mais le risque d'une très forte abstention, par crainte des représailles, est bien réel. Des fraudes ne sont