Menu
Libération
EDITORIAL

Dilemme

Article réservé aux abonnés
publié le 19 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 19 août 2009 à 6h51)

Quitter l’Afghanistan ? La demande est logique et respectable. Les objectifs de cette guerre sans fin reculent comme l’horizon. L’instauration de la liberté par la force apporte avant tout frustration et désolation. Enfin, ceux qui sont censés apporter leur aide au peuple afghan apparaissent de plus en plus comme des occupants illégitimes.

Certes. Mais il faut aussi, avant toute décision, examiner avec un peu de réalisme l’autre branche de l’alternative. Elle se résume en trois mots : une défaite désastreuse. Délivré de la guerre, le peuple afghan serait aussitôt soumis à la cruelle tyrannie des talibans. Vainqueurs du conflit, les islamistes les plus radicaux enfermeraient l’Afghanistan dans la prison du dogme religieux à coups d’exécutions sommaires, de torture et d’interdictions médiévales. Le simple fait de vouloir interdire des élections par la terreur annoncent leurs intentions mieux que toutes les déclarations programmatiques.

Aussi bien, cette victoire aurait un retentissement mondial. Ainsi les principales démocraties devraient-elles prendre la fuite devant ceux qui se déclarent leurs ennemis les plus acharnés et dont le but avoué est de renverser partout où ils le pourront les régimes musulmans modérés, qu’ils jugent inféodés «aux juifs et aux croisés». Tel serait le message répercuté sur la planète entière. Tous ceux qui dans le monde sont allergiques à la liberté et pensent que la cause de Dieu justifie les crimes les plus atroces ne manqueraient pas de triompher b