La révolte de la rue balayée, Ahmadinejad doit-il s’attendre à un mandat de tout repos ? Certainement pas. Son investiture, il y a deux semaines, avait médiatisé l’embarras du Guide suprême au moment de l’embrassade rituelle. Mais Ahmadinejad doit affronter aujourd’hui bien plus que cette rebuffade symbolique de son principal supporteur. Des rangs de ses camarades conservateurs monte une vague inédite de critiques qui tiennent à quatre raisons principales.
1. L’arrogance d’Ahmadinejad à leur égard. Le Président n’a pas caché le peu d’intérêt que suscitaient en lui les vues des personnalités conservatrices. Jusqu’alors, ce dédain n’avait provoqué qu’un grincement de la droite, bien vite tempéré par la campagne présidentielle et le nécessaire ralliement derrière le candidat préféré du Guide (seul à même d’éviter l’éclatement du camp conservateur et le retour des réformateurs au pouvoir). Même Habibollah Asgaroladi, chef de la plus large coalition de droite qui mettait son soutien en balance avec un changement de politique, en fit les frais avant l’élection. Lapidaire, Ahmadinejad répliqua qu’il n’attendait rien de lui. Les conservateurs toléreront-ils encore longtemps l’affront ?
2. Un mépris pour les institutions. Au cours de son premier mandat, les conservateurs n’ont guère goûté les libertés prises par Ahmadinejad avec la loi et le Parlement. L’un des premiers coups de semonce partit de la Chambre nationale des comptes, en avril 2008. Le chien de garde de la législature dénon