Le teint halé par quelques jours au Tyrol du Sud, Angela Merkel est enfin entrée en campagne électorale à la fin de la semaine dernière. Sans grand éclat et comme à regret. Dans moins de six semaines, les électeurs allemands renouvelleront la composition du Bundestag, le parlement, mais la chancelière ne semble toujours pas décidée à entrer franchement sur le ring. Détendue, aimable avec ses adversaires, elle semble observer avec un souverain détachement le shadow boxing, le combat dans le vide, que son principal rival, le ministre social-démocrate des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, mène tout seul depuis trois semaines. En vain.
Du haut de ses 35 à 37 % d’intentions de vote, la chancelière et présidente des conservateurs de l’Union chrétienne démocrate (CDU) peut observer sereinement le marais dans lequel se débattent les dirigeants sociaux-démocrates du SPD. Jamais ceux-ci n’avaient été aussi bas dans les sondages, entre 21 % et 22 %. Angela Merkel dispose d’une avance suffisante pour évoquer les propositions de ses adversaires sur un ton affable. Elle peut aussi envisager sérieusement une nouvelle coalition de centre droit avec les libéraux du FDP, dont la cote ne cesse de grimper pour frôler les 15 %.
Magnanime. Pour son premier entretien télévisé après la rentrée, sur la chaîne Phoenix, la chancelière, qui a désormais le choix de ses futurs partenaires au gouvernement, n'a pas eu un mot agressif envers quiconque. «Tous les parti