Dans une école transformée en bureau de poste de Khairkhana, le grand quartier tadjik du nord de Kaboul, les policiers sont brutalement nerveux et commencent à s'agiter. Un message grésillant vient brutalement de tomber sur le talkie-walkie d'un inspecteur en civil, signalant la présence d'un «homme en tchadri». Autrement dit, un taliban déguisé en femme avec une probable ceinture d'explosifs autour des reins. Heureusement, l'information n'était qu'une fausse rumeur. Mais il témoigne bien du climat qui régnait hier dans la capitale afghane.
La peur a pesé sur le scrutin même si elle ne suffit sans doute pas à expliquer la chute de la participation au regard de la précédente élection, en 2004. Le grand quartier de Khairkhana («la Maison du bien», en persan), où l'on estime la population à près d'un million, est l'un des endroits où l'on a voté le plus. Ici, on hait les talibans, qui ont malmené les habitants quand ils occupaient la ville (entre 1996 et 2001). Le candidat qui a toutes les faveurs, c'est Abdullah Abdullah. D'ailleurs, quelques jeunes portent des tee-shirts à son image à l'entrée de l'école, ce qui n'a pas échappé aux membres de la commission indépendante afghane chargée de superviser les élections. «Ils font de la propagande pour un candidat, cela risque d'influencer les électeurs. Il s'agit donc d'une irrégularité», indique l'un d'eux.
Mosquée. Au centre-ville, dans le bureau de vote de la Mosquée verte de Qalae Fatullah, l'ouv