Les talibans avaient promis l’apocalypse le jour des élections. La police afghane ne les démentait pas puisqu’elle avait fait discrètement savoir, la veille du scrutin, qu’une vingtaine de kamikazes étaient entrés dans Kaboul. Les deux attentats sanglants commis dans les jours précédents semblaient lui donner raison. Tout comme les avertissements du gouvernement de Hamid Karzaï, menaçant les médias audiovisuels locaux et étrangers qui relateraient les attaques des insurgés le jour du scrutin. Bien à tort. Le bain de sang n’a pas eu lieu.
Quadrillée. Les violences ont même été hier très limitées dans la capitale, il est vrai quadrillée par des milliers de soldats et policiers afghans - la ville n'est plus sous le contrôle militaire de l'Otan depuis l'an dernier. Si les talibans ont échoué à frapper la ville, ils n'en ont pas moins effrayés une large partie de ces habitants. Avec comme conséquence, une chute sans doute importante de la participation - celle-ci ne sera connue que d'ici quelques jours. La commission électorale affirmait à la mi-journée qu'elle pourrait atteindre «50 %». Mais selon beaucoup d'observateurs et notamment les diplomates occidentaux, l'abstention pourrait, en fait, être bien plus élevée.
Les «étudiants en religion» ont néanmoins montré les limites de leurs capacité à terroriser la population. Mais la participation étant un enjeu essentiel pour la légitimité du pouvoir dans ce pays en guerre depuis plus de trente ans et placé sous la pro