Contrairement à ce qu’un certain parti de la résignation a voulu nous faire croire, la terreur ne l’emporte pas toujours. Les talibans avaient qualifié de mascarade la double élection afghane, régionale et présidentielle, et annoncé qu’ils empêcheraient le scrutin à coups de bombes et d’assassinats, menaçant même de mutiler tous ceux qui auraient sur les doigts la tache d’encre impie imposée aux électeurs pour empêcher la fraude. En dépit de ces menaces barbares, les Afghans ont voté. Certes, on ne connaît pas encore le taux exact de participation dans ce pays immense déchiré par la guerre civile. La Commission électorale dit qu’il pourrait même atteindre 50 %. Le chiffre est inférieur à ce qu’il fut lors du dernier scrutin. Mais il égale ce que l’on observe en général aux Etats-Unis et il est supérieur à celui des dernières élections européennes, dans des scrutins où on ne risque pas de recevoir une roquette en entrant dans son bureau de vote. Singulière volonté de résistance dans un pays que des soi-disant spécialistes avaient déclaré impropre à la démocratie. Est-ce à dire que l’avenir s’éclaire, que les talibans vont reculer ou que les démocraties peuvent se rassurer ? En aucune manière. Les armées occidentales sont rejetées par une partie importante de la population (alors que l’autre redoute leur départ) ; le sud reste une terre de prédilection pour les talibans ; la corruption et l’impéritie continueront sans doute de régner. Il y a néanmoins une leçon à ce scrutin :
EDITORIAL
Résistance
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par Laurent Joffrin
publié le 21 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 21 août 2009 à 6h51)
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