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Libération

Tariq Ramadan deux fois congédié à Rotterdam

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Pays-Bas. La ville et une fac coupent les ponts avec l’islamologue.
par Brice Lambert
publié le 21 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 21 août 2009 à 6h51)

Sa «relation indirecte avec ce régime (iranien) n'est pas acceptable» et «a entaché la crédibilité de ses travaux». Telle est la raison évoquée par l'université Erasmus et la ville de Rotterdam pour mettre fin, de manière anticipée, à leur collaboration avec le controversé islamologue suisse Tariq Ramadan.

L'universitaire présente, depuis 2008, une émission hebdomadaire sur la chaîne publique iranienne Press TV, ce «qui est inconciliable avec ses deux fonctions à Rotterdam», peut-on lire dans un communiqué commun.

«Répressif». Les deux institutions précisent que les propos tenus par Ramadan dans son émission ne sont pas en cause, mais simplement sa position au sein d'une chaîne financée par le régime «répressif» de Téhéran. Press TV compte pourtant de nombreux journalistes réputés, ainsi qu'un membre du Parlement britannique qui y présente une émission. Ramadan collaborait avec la mairie de Rotterdam depuis 2007 en tant que conseiller en matière d'intégration et tenait la chaire d'Identité et de citoyenneté à l'université Erasmus.

En avril, l'islamologue avait déjà été au centre d'une polémique lorsque le magazine Gay Krant avait publié une traduction d'enregistrements sonores où Ramadan déclarait que l'homosexualité était «un désordre, un dysfonctionnement et un déséquilibre» et que les femmes «doivent garder les yeux sur le trottoir». Des propos jamais authentifiés. La mairie de la Rotterdam avait