Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, est sous pression alors que les polémiques enflent sur la libération pour raisons de santé du Libyen, Abdelbaset Ali al-Megrahi, condamné à vie par la justice écossaise pour l'attentat sur un Boeing de la Pan Am au-dessus du village écossais de Lockerbie en 1988 qui fit 270 morts. L'opposition conservatrice et libérale a sommé le gouvernement de répondre «aux graves questions» qui se posent après l'affirmation par Saïf al-Islam, un des fils du colonel Khadafi, selon laquelle «dans tous les contrats commerciaux, de pétrole et de gaz, [l'affaire Megrahi] était sur la table des négociations».
Atteint d'un cancer à la prostate en phase terminale, Megrahi avait été autorisé la semaine dernière à rentrer dans son pays où il a été accueilli en héros par le numéro 1 libyen qui avait remercié «son ami» Gordon Brown ainsi que la reine d'Angleterre. Megrahi a toujours clamé son innocence mais, en 2003, Tripoli avait reconnu sa responsabilité et payé 2,7 milliards de dollars pour l'indemnisation des familles.
Les Etats-Unis, dont bon nombre de ressortissants figurent parmi les victimes, ont exprimé «leurs profonds regrets» sur cette libération. Dans une lettre au ministre écossais de la Justice, le directeur du FBI, Robert Mueller, s'est dit «scandalisé par cette décision, défendue avec désinvolture sous prétexte de compassion» clamant qu'elle est «inexplicable et fait du tort à la justice».