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Libération
Reportage

Hamid Karzaï bien aidé par les fraudes avérées

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Afghanistan. Le président sortant éviterait ainsi un second tour.
Le président sortant Hamid Karzaï, le 20 août 2009 à Kaboul (AFP Massoud Hossaini)
publié le 24 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 24 août 2009 à 6h51)

Sans les fraudes, que l’on signale importantes dans le sud et le sud-est du pays, le président sortant Hamid Karzaï serait-il arrivé en tête au premier tour du scrutin des élections de jeudi ? Oui, semble-t-il. Selon des résultats encore provisoires, il devance son principal adversaire, Abdullah Abdullah, non seulement dans le sud - le contraire n’était guère imaginable - mais aussi dans des régions qui pouvaient sembler acquises à ce dernier et où il n’était dès lors guère possible de bourrer les urnes. C’est le cas notamment des grandes villes d’Herat (sud-ouest) et de Mazar-i-Sharif (nord-ouest), ou encore de Bamyan, la capitale du Hazaradjat, et peut-être aussi de Kaboul.

Affaibli. Mais sans les fraudes dans les régions du Sud, Karzaï aurait-il pu s'imposer dès le premier tour, comme il le prétend, et éviter d'avoir à mener une seconde campagne électorale ? C'est l'enjeu de la bataille actuelle. Avec un mauvais taux de participation - peut-être autour de 30 à 40 % -, il est en effet absolument vital pour le président sortant d'éviter un second tour qui le montrerait encore plus affaibli. Même si sa victoire finale ne fait aucun doute.Le travail de la Fefa (Free and Fair Election Foundation of Afghanistan - la Fondation pour les élections libres et honnêtes) permet de se faire une idée de l'ampleur réelle de la fraude. Cette organisation a déployé 6 968 observateurs afghans, dont 2 488 femmes, dans les 6 200 bureaux de vote ouverts à travers le pays. Selon