Malgré une situation sécuritaire critique (lire ci-dessous), les Afghans risquent d’attendre encore longtemps avant de savoir qui sera leur prochain président. Hier, la Commission électorale indépendante a annoncé n’avoir dépouillé que 10 % des suffrages. Hamid Karzaï est en tête. La surprise, c’est qu’il est talonné par son principal rival, Abdullah Abdullah. Le président sortant n’a obtenu que 40,6 % des 524 444 bulletins déclarés valides contre 38,6 % à son ancien ministre des Affaires étrangères. Suivent le candidat populiste Ramazan Bashardost, avec 10,2 % des votes, et l’ancien ministre des Finances Ashraf Ghani, avec 2,9 %.
Crédibilité. Si cette tendance devait se confirmer, les Afghans seraient appelés à voter à nouveau en octobre pour un second tour. Une échéance qui n'enchante personne : ni le président sortant, qui en sortirait affaibli, ni la communauté internationale, qui devra encore mettre la main à la poche, ni les forces de sécurité et les armées occidentales, qui seront à nouveau confrontées aux menaces des talibans. Une exception : Abdullah Abdullah, même s'il ne chante plus victoire comme le soir du vote, veut croire à cette seconde échéance qui, même en cas de défaite, lui donnerait une ample crédibilité.
Mais, à Kaboul, le débat actuel ne porte pas que sur les résultats. Il s'est déplacé sur les irrégularités. «Nous n'autoriserons pas une fraude massive à décider du résultat des élections. Il n'y a aucun doute qu'une fraude généralisé