Les primaires ne sont pas une panacée et la gauche italienne commence à se déchirer sur leurs mérites et inconvénients. Par deux fois, les dirigeants ont été adoubés triomphalement par le peuple de gauche et au delà. A peine revenu de Bruxelles où il présidait la Commission, le catholique Romano Prodi fut élu en octobre 2005 par 4,3 millions d’électeurs, obtenant 74 % des voix comme chef de file d’une hétéroclite coalition de gauche et centre gauche, qui, quelques mois plus tard, l’emportait d’une courte tête contre celle de Silvio Berlusconi.
Légitimation. En 2007, l'ancien communiste Walter Veltroni fut élu par 3,5 millions d'électeurs et 75 % des voix à la tête de la nouvelle force de centre gauche, le Partito Democratico (Parti démocrate), regroupant anciens communistes, démocrates chrétiens de gauche et orphelins socialistes. Il fut largement battu aux législatives d'avril 2008.
Dans ces deux cas le candidat proposé s'imposait naturellement et il avait déjà été accepté par les états-majors politiques. «Walter Veltroni, comme auparavant Romano Prodi, n'avait pas de véritables rivaux, et ces primaires ont été surtout une forme de légitimation d'un leader afin qu'il puisse asseoir son autorité», explique Marc Lazar, professeur au Centre d'études et de recherches internationales (Ceri) et spécialiste des gauches européennes, rappelant néanmoins qu'«une primaire réussie ne garantit ni la victoire électorale, ni le maintien au pouvoir». Ainsi,