Jean-Jacques Sévilla, ancien correspondant de Libération, puis du Monde, au Brésil est mort lundi à Rio de Janeiro, emporté par un cancer alors qu'il allait avoir 59 ans. Jean-Jacques a été inhumé hier matin au cimetière Memorial Carmo, dans la banlieue nord de cette ville où il s'était fixé après des années de grande bourlingue.
Né le 14 septembre 1950 à Oran, où son père était chef de gare, Jean-Jacques, de retour en France après l'indépendance de l'Algérie, entame des études de journalisme à l'IUT de Bordeaux. Diplôme en poche, il est engagé par le Journal de Téhéran, un quotidien en langue française soutenu par Farah Diba, impératrice d'Iran. Il y restera sept ans avant de s'envoler pour la Guyane et la forêt. Il y est tour à tour cuisinier, pêcheur de crevettes puis guide de chasse. «La forêt, tu peux pas comprendre si tu n'y as pas vécu… J'avais ma rivière, ma cabane, ma pirogue… Le bonheur, quoi !» rigolait-il. C'est d'ailleurs là, en Amazonie, qu'il rencontre Zilda, une journaliste brésilienne férue d'écologie qui deviendra son épouse et lui donnera deux enfants, Johana et Jean-Camillo. Direction Brasilia ensuite, morne capitale administrative, avant de craquer pour Rio, où Jean-Jacques fera découvrir «son» Brésil à travers de nombreux articles : foot, économie, faits divers, diplomatie, culture, musique… tous les sujets lui conviennent. Il est également l'auteur de plusieurs ouvrages, dont le Phénomène Ronaldo (Plon, 2002)