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Libération

«La dette, la crise… aucun parti ne parle des jeunes et de nos déboires»

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Japon. A cinq jours des législatives, la jeunesse de Tokyo se désintéresse du jeu politique.
publié le 26 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 26 août 2009 à 6h51)

«J'ai peur pour mon pays !» lance, avec sourire en demi-teinte, Yuko Hamana, graphiste de 28 ans qui déambule dans le labyrinthe d'enseignes de Nakano Broadway, un complexe kitch et délirant de Tokyo, dédié à la culture des otaku (passionnés d'animations, mangas ou jeux vidéos) qui s'étale sur cinq étages.

«Pour qui voter ? Je ne sais pas, dit-elle. Mais vu la situation de notre pays, c'est clair, il faut donner sa chance au Minshuto [Parti démocrate, PDJ, centre, ndlr] Majoritaire au Sénat depuis l'été 2008, le PDJ, premier parti d'opposition japonais, est favori des législatives de dimanche, avec 10 points d'avance dans les sondages, ce qui mettrait fin à près d'un demi-siècle de règne quasi ininterrompu (lire ci-contre) du Parti libéral-démocrate (PLD).

«A contrecœur». Depuis quarante ans, Nakano Broadway, eldorado de la pop-culture nippone, attire chaque jour une foule bigarrée d'ados, d'étudiants, d'otaku de tous âges. Des amateurs de boxe et de baseball se mêlent aux cosplayers (des jeunes costumés) venus se défouler dans les rayons de fripes, les librairies de comics, les salles d'arcade ou les comptoirs de crêpes et crème glacée. Chez Mandarake, librairie spécialisée dans les mangas, des ados arpentent les rayons en quête d'un objet collector. «Je vais aller voter, pour le candidat du Minshuto, confie un trentenaire qui tient une petite boutique dédiée au rock. Mais à contrec