C'est un vrai coup dur pour le Parti des travailleurs (PT), la formation du président Lula. La sénatrice Marina Silva, figure emblématique de la protection de l'Amazonie, a annoncé mercredi dernier qu'elle quittait le PT, où elle militait depuis 1985. Silva a invoqué la «cohérence» avec ses convictions et déploré «l'absence de conditions politiques pour placer la question de l'environnement au cœur des politiques publiques», ajoutant que «la résistance à ce changement de cap traverse tous les partis». Une allusion au PT, qu'elle s'est cependant interdite de critiquer directement.
Le parti au pouvoir perd ainsi sa principale caution environnementale. «Marina Silva est une icône qui a reçu plusieurs prix internationaux pour son combat en faveur de l'écologie, rappelle le politologue David Fleischer. Son départ met en évidence la politique du gouvernement de Lula qui sacrifie l'environnement au nom des grands ouvrages d'infrastructure», notamment en pleine forêt amazonienne. Une politique portée, entre autres, par Dilma Rousseff, la chef de cabinet du Président - candidate de Lula à la présidentielle de l'an prochain - et qui avait déjà poussé Marina Silva à démissionner, l'an dernier, de son poste de ministre de l'Environnement, se sentant lâchée par le chef de l'Etat.
Troisième voie. La sénatrice n'a pas encore donné sa réponse au Parti vert (PV) qui l'invite à le rejoindre et à devenir sa candidate à la présidentiel