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Libération
TRIBUNE

Sale temps pour les victimes du terrorisme

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par Huguette Chomski-Magnis, présidente du Mouvement pour la paix et contre le terrorisme.
publié le 27 août 2009 à 6h53
(mis à jour le 27 août 2009 à 6h53)

La libération du Libyen Al-Megrahi a fait grand bruit. Il faut dire d’emblée que la libération pour des raisons humanitaires liées à son état de santé d’un criminel, fut-il terroriste et condamné à la réclusion à perpétuité, n’est pas choquante en soi. Mais, dans l’épilogue de l’affaire de l’attentat de Lockerbie, tout donne la nausée : véritable gifle pour les familles des 270 victimes, en grande majorité américaines, mais aussi britanniques, en particulier 11 habitants du village écossais de Lockerbie, un accueil triomphal a été organisé par le régime libyen à Abdel Basset al-Megrahi, reçu par Kadhafi lui-même.

La décence élémentaire eut exigé un transfert discret du malade. Le battage médiatique était au rendez-vous, orchestré par l'incontournable Seïf al-Islam (le sabre de l'Islam) Kadhafi, président de la fondation Kadhafi et patron de la toute nouvelle chaîne de télévision Al-Motawassit (La Méditerranée) qui avait l'exclusivité (sic) pour filmer l'arrivée d'Abdel Basset al-Megrahi à Tripoli. Les photos du «héros» s'étalaient en une de journaux proches de Seïf al-Islam, Oéa et Korina. Le journal Al-Chams saluait, lui, le «retour victorieux du héros» après des années de souffrances en écrivant : «L'otage libéré est retourné à sa patrie et à sa famille…» On est bien loin de l'urgence humanitaire officielle, bien loin aussi de la prétendue reconnaissance libyenne de sa responsabilité et de la soi-disant rupture de Kadhafi avec le